samedi 2 janvier 2021

dimanche 4 octobre 2020

Sortons-en intacts et vivants

 

 

L’autre jour, un ami vraiment très cher, (encore) plus jeune que

moi, me disait que tout compte fait, dans le contexte, il avait

fait son temps, et qu’il était prêt à passer l’arme à gauche si 

telle devait être la conséquence d’un « retour à la normale ». 

Ces mots m’avaient laissé pantois (en un seul mot).

 

De façon plus pétaradante, Bedos, Damiens (son « Il est

urgent d’être imprudent » n’avait rien à envier au slogan

délirant du précédent) ou encore Vincent Lindon ont entonné

le même genre de refrain, amplifié par l’écho que confère la

notoriété. Qu’il est éprouvant d’entendre des gens qu’on aime

bien proférer des propos aussi inconsidérés. Lointaine

réplique des inepties de Comte-Sponville, brillant esprit

devenu philosophe de variétés, appelant en début de

pandémie au sacrifice de la génération des aînés (en s’y

incluant de façon militante pour crédibiliser à peu de frais son

propos).


« Prendre des risques pour que nos enfants vivent sans

masques ». Avec quelle légèreté les mots parfois peuvent

faire oublier la lourdeur de leur sens. L’étudiant néo-

louvaniste qui, cette semaine, avouait ne pas trop limiter la

guindaille, mais de ce fait, ne plus rentrer le week-end chez

ses parents, en remontre en maturité à ces adolescents

attardés célèbres.

 

Depuis le début de cette histoire, je me dis que se penser

responsable de la contamination d’autrui doit être bien lourd à

porter. Et au sein d’une même famille, tu imagines le fardeau.

 

Pour parler de sa propre mort, il faut aussi de la 

prudence, c’est un sujet casse-gueule. Quant à la mort en

général, même le départ d’un proche n’autorise pas à 

s’imaginer la connaître ou à la provoquer avec une telle

légèreté.

 

A ces slogans bravaches, je préfère du plus humble, pourquoi

pas tout simplement « Sortons-en intacts et vivants ». Et la

fête sera telle qu’elle peut attendre encore un peu.

 

https://www.youtube.com/watch?v=pQ2KPbEMS4E

 


 

 


 







lundi 9 mars 2020

Quand ce con aura le virus



"Qui se couche avec les chiens se lève avec des puces". 

Ce savoureux proverbe qui sonne comme une mise en garde m'est venu à l'esprit ce dimanche,  suite à un épisode au fond assez banal survenu sur la toile.

FB, on l'utilise comme on veut. Certains privilégient le cercle réduit, d'autres ramassent les "amis" à la pelle. Question de finalité. Personnellement, pour accepter une invitation, je me contente de regarder les amis communs, et s'il y en a un certain nombre, comme c'est le cas la plupart du temps, je clique sur "confirmer". Critère qui n'est pas d'une rigueur extrême, concédons-le, et vous expose bien sûr à des surprises. Quand on donne dans l'auberge espagnole, faut pas venir se plaindre que certains plats laissent échapper des odeurs bizarres.

Dès lors, régulièrement, il faut procéder à un écrémage, pour reprendre l'expression de Didier Super quand des spectateurs quittent ses concerts. Procéder en deux temps : d'abord, on essaye de ramener dans le droit chemin, exercice certes un peu vain, mais charitable, et si ça persiste et signe, on vire.  

Ainsi, ce dimanche qui aurait dû être exclusivement dédié à la douceur et l'humanisme, je découvre une de ces publications charmantes intitulée "Les migrants n'ont pas besoin de notre aide et en voici la preuve en image". La page du mec, bien sûr, est parsemée de ce genre de joyeuseté. Un commentaire très poétique, en-dessous, d'un de ses petits camarades, je cite : " qu'ils crèvent tous bandes de rats".

Comme d'hab dans des cas pareils, un petit paragraphe-type qui fonctionne assez bien quand l'imbécile est aussi couillon : "Bonjour, Cette publication relève de la loi du 30 juillet 1981 dite loi Moureaux, relative au racisme et à la xénophobie. Je vous conseille dès lors de la retirer dans les meilleurs délais." 

Ici, c'était un imbécile tenace, je vous épargne la longue bave haineuse qu'il a balancée sur ma page et que j'ai supprimée de suite, histoire d'éviter que ça ne laisse des taches. Par contre, je ne résiste pas au plaisir de vous faire lire le commentaire laissé par une des petites copines du gaillard, tant il est savoureux :
  Jean-Luc, faites-vous plaisir et faites-nous plaisir par la même occasion, virez ce bobo gauchiste de vos amis et ne vous esquintez pas à lui expliquer quoi que ce soit, ces gauchistes sont des personnes mortifères, apatrides, mondialistes satanistes et qui bossent pour des Soros et cie!

C'est magnifique, non? Et c'est beaucoup d'honneur, un tel fiel pour un si petit paragraphe. 

Le genre de prose qui nous arracherait un sourire plutôt qu'un rictus si elle ne s'inscrivait malheureusement dans un courant qui n'a rien d'anecdotique.

Dire que ces gens ont des prénoms, comme nous ! Celui de ma fielleuse, je vous le donne en mille. Angélique...

Quant à Jean-Luc, c'est moi qui l'ai viré, il est donc plus à plaindre qu'à détester. Enfin à plaindre. Ne nous faisons pas passer pour meilleur que nous sommes. On a beau se dire philanthrope,  on ne versera  pas une larme...

  



dimanche 23 février 2020

Reader on the storm

Quel plus beau jour que le dimanche pour annoncer la bonne nouvelle? 

Les tempêtes à répétition n'ont strictement rien à voir avec le réchauffement climatique.

Par osmose, elles ne soufflent d'ailleurs que le dimanche.

Au diable, dès lors, nos impressions mémorielles. Ce n'est pas comme pour la neige, où là, c'est sûr, il  y en a moins que quand on était petits, il n'y en a d'ailleurs plus du tout. Des tempêtes, il y en avait avant, parfois plus fréquentes, des plus fortes, les graphiques le disent. On ne va pas vilipender les scientifiques alors qu'on les invoque quand ça nous arrange, ceux du Giec en particulier.

Il y en avait avant... Enfer, ça rassure. 

Ces moments où on se calfeutre chez soi, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire, où on s'étonne de ne pas s'envoler, où on se sent petit, petit, que fétu mon ami.

Où on s'étonne le matin, peu de dégâts, peu de victimes, c'est dingue, on se sentait si petits. 

Rien à voir avec le réchauffement climatique. 

Le climat, ça ne se maîtrise pas. Leçon de tempête. Torche-toi avec tes billets, Jeff. En dollars ou en besos... 







mercredi 15 janvier 2020

L'Invest, y s'ment !



Tous les fêtards du monde vous le diront, "guérir le mal par le mal" est une expression sans fondement. Quand tu remets ça le lendemain...ben tu es quand même mal le surlendemain. Et tu t'es pété un peu plus de neurones pour rien.

Faire croire aux gens que des investissements massifs vont résoudre la crise climatique, c'est un peu la même chose.

Là, on nous envoie du très  lourd coup sur coup. La multinationale Blackrock (qui gère 7000 milliards de dollars, gousp!) promet d'investir plus vert en rejoignant "Climate action 100+" (ça, c'est 49000 milliards, waw !). Quant à la Commission européenne, elle lance son plan à 1000 milliards d'€ visant à atteindre le 0 émission en 2050.

Caramba, ça pleut des milliards comme des cendres sur les courts de tennis australiens !

Le système se cache derrière des tas de zéros pour nous faire croire qu'il pourra réparer ce qu'il a détruit, avec le même mode opératoire de course insensée au pognon.

Mais dans le fond, ce faisant, le libéralisme témoigne d'un certain sens du rythme, par sa synchronisation parfaite avec la réalité de la planète.

Les victimes aussi, désormais, se cacheront dans un tas de zéros. 

Victimes animales d'abord.

Et juste derrière, c'est nous.














  

  

 

lundi 6 janvier 2020

On change quand, Gourou?


L'émotion suscitée par la fournaise australienne est à la fois rassurante et agaçante. Un peu comme toutes ces vagues d'indignation un peu vaines qui voient fleurir les "il faut agir", "agissons", "on veut des actes", "que font les politiques?"...

Et du concret... niets, nothing, néant.

Dès lors, en ce début d'année préapocalyptique, voici une réflexion très concrète visant une mesure très concrète qui est d'une simplicité confondante et pourrait s'ajouter à dix mille autres mesures concrètes d'une simplicité confondante.

Deux principes à la base : 1° attaquons nous d'abord au superflu; 2° légiférons pour que ça s'applique à tout le monde.

Target : les classes de neige. 

Comment en 2020 peut-on encore envoyer nos mouflets en classes de neige? Comment les écoles ne se sont-elles pas encore rendu compte de l'absurdité désuète de cet héritage des seventies? Au pire, on leur fait passer dix jours qui n'auront strictement aucun autre effet que d'appauvrir leurs parents. Au mieux, on leur donne le goût d'une activité qui ne correspond en rien à un pays qui culmine à 694 mètres. 

Que ceux qui aiment le ski en fasse, c'est leur problème (même si ce sont souvent les mêmes qui s'envolent à Pâques et en été et prennent la bagnole au moindre long week-end...). Mais que des institutions financées par de l'argent public encouragent ce genre de tourisme, ça ne va pas, ça ne va plus.

"Oui, mais les classes de neige, c'est comme l'immersion, si on ne les organise pas, l'école d'en face, de l'autre réseau bien sûr, va expressément le faire pour nous piquer des élèves". Caramba, ces réseaux, y en a marre. Mais ça doit s'appliquer à tous, qu'on a dit.

Hop, une circulaire, et si ça suffit pas, qu'un réseau l'attaque au nom de la liberté d'enseignement (je ris...), un arrêté, un décret, banzaï.

Allez, j'écris à Caroline Désir. 

Elle ne fera sûrement rien, mesure impopulaire. Mais au pire, on saura encore un peu plus pourquoi il est inexorable que tout parte en capilotades.



Toi, fais plutôt gaffe à ne pas te griller les miches !
   

mercredi 1 janvier 2020

Voeux interdits

Il n'y aura pas en cette année 2020 de voeux du Professeur Ponchau.

C'est triste, hein. 

Non qu'il n'y ait rien à se souhaiter (pas trop de dépression, une certaine philosophie face à la finitude de l'espèce humaine, quelques consolations, gagner 1,5 € de temps en temps au Lotto ou que Georges-Louis se coupe quelques tendons en ouvrant des huîtres).

Mais voilà : Scott Morrison le disait encore récemment, un mail, un post sur Facebook... c'est du CO2 !

Dès lors, comme d'autres sacrifient leur pension, le Professeur Ponchau a décidé de renoncer à l'un de ses principaux plaisirs sur cette terre. Le prix de l'exemplarité des prophètes...

Sobriété énergétique oblige, en 2020, pas de jeu de mots vaseux, pas de calembour qui sonne le glas, pas de "en 2020, on pinte" ou autre platitude.

Mais que les innombrables inconditionnels se rassurent : dès que les objectifs de Paris sont atteints...

Et vivement 2113 !





   

mercredi 25 décembre 2019

Sans utilité véritable


Mardi 24 décembre, 11h22, rond-point de l'Europe.

Le célèbre Professeur P., humain malgré les apparences, est allé acheter du boudin de Noël dans un magasin de produits du terroir, tout guilleret à l'idée de pouvoir se goinfrer le soir-même avec du sang de bête équitable (sauf pour la bête elle-même, bien sûr). Il s'en faut de peu que cet appétit de bonne conscience ne lui coûte les quelques années de vie qui lui restent. 

Bien engagé sur le passage pour piétons, le sympathique Professeur P. constate avec  satisfaction qu'un automobiliste souriant de son devoir de citoyen accompli sans trop se fouler  le laisse traverser comme la loi le prévoit. 

Quand soudain, soudain, un véhicule de type 4X4 comme on disait avant, SUV comme on dit maintenant (mais c'est stigmatisant parait-il car il y aurait  des SUV peu gloutons parait-il aussi, et puis dans le fond, on achète ce qu'on veut hein), bref, un gros bidule, double par la droite la civique Honda du conducteur courtois. 

Le mastodonte effleure le corps sans prix du fameux Professeur P., qui malgré les risques, décoche vengeur un bras d'honneur au mastodonte et au gros con qui le conduit. Malgré les risques, car il n'est pas rare que les gros cons qui vous effleurent avec des bagnoles énormes s'arrêtent cent mètres plus loin pour vilipender votre impolitesse (mais si vous vous avancez pour les traiter de gros con comme ils le méritent, ils rentrent vite au chaud dans cette carrosserie rassurante, c'est pour ça qu'ils ont dépensé plein de sous, pour se sentir en sécurité).

Là, le gros con s'arrête pas, il roule trop vite et c'est un boulevard, il se contente de faire clignoter ses 4 feux, ce qui en langage con veut dire "je t'emmerde, je conduis tellement bien que tu ne risquais rien, et si les puissants ne peuvent même plus faire peur aux faibles, où va-t-on?".

Le fantastique Professeur P., qui n'a quand même plus 20 ans et rumine pendant 10 minutes quand il lui arrive un truc comme ça, parfois même il parle tout seul, bref, il l'a mauvaise. Il arrive à la rue des cygnes. Il fait mine de traverser, mais n'a pas encore posé le moindre orteil sur le passage pour piétons. Quand soudain, soudain, une vieille Berlingo rouge freine bloc, le conducteur sourit un rien gêné, il allait sans doute trop vite, mais son sourire invite le magnifique Professeur P. à passer sur le trottoir d'en face en toute sécurité. Le conducteur ouvre sa fenêtre et crie "bonnes fêtes". Le Professeur P. lui répond "ayons des rêves, ayons des rêves". Ce n'est pas tant que la vie soit belle, mais il y a des gens beaux.

Et ceci n'est pas un conte de Noêl, Scrooge. C'est le réel, y a pas de morale. Mais si le gros con qui conduisait le SUV me lit, et si d'autres gros cons qui ont des SUV sans en avoir besoin, mais juste pour se sentir en sécurité, me lisent, qu'ils s'étouffent dans leur huile de vidange.

Dommage qu'aucun con, jamais, ne m'élut.          

mercredi 18 décembre 2019

(Encore) plus con compense


Abondance de lecture amusante dans la presse d'hier. 

Les feux de forêt dans le monde auraient émis davantage de CO2 en 2019 que les Etats-Unis (maître-étalon en la matière). Quant au trafic aérien wallon, si Charleroi et Liège poursuivent leur croissance au même rythme, il  générera dans 30 ans  bien davantage de C02 que l'ensemble des autres secteurs en Wallonie.

Au cours des 6 dernières années, l'activité croissante de l'aéroport de Liège, à elle seule, a annihilé  25 % des diminutions d'émissions wallonnes. 

C'est marrant. Toi qui pensais sauver le monde en ne te douchant qu'un jour sur trois, en te gavant de carottes ou en allant à l'épicerie bio à pied... c'est juste ta petite contribution pour que ton voisin d'en-face puisse enfin passer un WE à Pise et que son pote d'à-côté commande les chinoiseries dont il a tellement besoin. Tu compenses...   

Voilà qui relativise singulièrement l'échec de la COP 25. Dans le fond, on s'en fout un peu de savoir quel objectif on ne va pas atteindre en 2050...